Confortablement installé dans sa loge privée, Abra Movitch était entouré de ses favorites.
La vodka coulait à flots, et le kislevite avait fait venir Gil Hardy et Roger Koodher à l’issue du 3ème match des Feverish Weepers.
Bylansi venait lui aussi d’apparaître, accompagné de Steiner, Ubher, et des jumeaux Bogdanov.
-Voyez moi ces gaillards, scribouillards palots ! Ces gars là ne reculent devant rien pour me donner bonheur et sourire plein la bouche. Racontez donc dans votre feuille de choux comment ils ont su s’imposer une nouvelle fois.
Enlacé par une favorite des plus aguichantes, Hardy opina nerveusement, impressionné par la stature immense du mécène arrogant.
-Certes, Mr Movitch. Le match a été intense, tout en action de part et d’autres, avec une entame des vampires fulgurante. Qu’en avez-vous pensé, Coach Bylansi ?
Un verre à la main, Bylansi l’ingurgita avant de s’essuyer la bouche du revers de la main, et de le reposer judicieusement à portée de la bouteille qui valsait entre les mains.
-Je dois dire tout d’abord que nous avons eu affaire à des coachs vampires très expérimentés. Morr, tout comme Necrofab, maitrisent parfaitement leurs équipes. Dans le cas présent, je m’étais méfié eu égard aux matches précédents de Morr, et des statistiques qui laissaient présager du mouvement.
Et de ce point de vue, nous n’avons pas été déçus.
-Oui, vraiment un match très spectaculaire. Quel a été pour vous le moment clef du match ?
-Ahh ! L’attaque des vampires a été parfaite. Ils se sont jetés sur notre aile gauche, et les serviteurs se sont astucieusement placés pour soutenir leurs redoutables maitres.
-Et donc, s’enquit Hardy, parvenant péniblement à s’extraire des baisers humides de la kislevite et à rester concentré.
-Donc, il faut bien dire que la cohue s’est rapidement installée jusque dans notre ligne d’en but, et que nous fûmes tout heureux de voir le vampire glisser avec la balle à l’instant où il allait marquer. J’imagine sa frustration.
-C’est vrai, c’est toujours horrible. D’autant plus que vos joueurs ont aussitôt récupéré la balle et opéré une remontée infernale.
Oui, nous avons traversé les lignes en bousculant quelques joueurs, et avons marqué juste avant la pause, tout heureux.
Après cela, nous avons senti le doute s’installer. Les vampires ont plusieurs fois succombé à la soif de sang, raté des esquives, pris des risques.
-Et vous avez marqué un deuxième essai par l’intermédiaire de votre goule, oui.
-oui, nous avons encore du batailler pour empêcher les Maitres de revenir au score, car les bougres ne se sont pas découragés, mais le plus dur était fait.
Gil Hardy finit par se lever dans la cohue générale, où rires, alcool et femmes devenaient décidément bien envahissants.
Le journaliste se tourna vers Ubher, l’un des hommes du match, et lui demanda :
-Un dernier mot, sire Ubher ? Votre équipe gagne donc 2-0. Vous m’avez beaucoup impressionné, car vous n’avez jamais cédé à l’hypnose adverse. Réellement surprenant.
Le revenant tourna son regard vers le journaliste, et ajouta simplement.
-Ainsi soit il !