Coup de sifflet final.
Oxaltwac s’effondra sur le banc de touche, encore essoufflé par le déroulement du match.
Debout au bord du terrain, Bylansi félicitait ses joueurs qui rentraient un à un dans le vestiaire. Autour d’eux, le public refluait déjà vers les sorties du stade.
Le prêtre skink voyait encore les images se dérouler dans sa tête, dubitatif.
L’engagement avait vu les lézards s’élancer dès le coup de sifflet, prenant de vitesse les humains. Ceux-ci, en réaction à cet assaut, engagèrent sans tarder le combat, concentrant leurs efforts sur les saurus en contact. Et c’est Wendel, le lanceur, délaissant la balle pour s’élancer sur un saurus qu’il commotionna, qui serait bien malgré lui l’acteur providentiel du match.
Car aussitôt, une nuée de skinks se rua sur le ballon et le joueur qui le protégeait. S’en suivit une furieuse mêlée. Hommes et lézards se battaient pour la balle.
Xhoqai n’aurait pas l’occasion de briller aujourd’hui, sorti sans ménagement par un blitzer avisé. Fort heureusement, son sacrifice permit à Oy of Itza de s’emparer du ballon, et de filer vers la ligne d’en but.
Rien ne se passa jusqu’à la mi-temps.
Oxaltwac soupira en repensant à ce saurus qui, ayant engagé avec la balle sortie par Wendel était venu se jeter maladroitement sur les lignes humaines.
Nouvelle mêlée, et ce qui aurait dû être une promenade de santé se révéla être un chemin de croix. Humains et skinks se disputèrent tour à tour la balle, cette même balle qui changea de camp de tours en tours, amenant progressivement les deux équipes au 16ème tour.
-He bien Roger, il semblerait bien que le terrain était humide, et la balle bien glissante, non ?
-Oh oui, et ça a gâché bien des actions de part et d’autre.
-Enfin, les lézards remportent leur 3ème match. Mais je sens à sa mine que leur coach n’est pas très satisfait.
-Oui Roger, il ne nous a pas fait rêver, ce soir ! Espérons qu’il fasse mieux la prochaine fois.
Et d’ailleurs, je retiendrais surtout l’acharnement des Poings d’Erthorp qui n’auront pas démérité.
Tout en haut des tribunes, caché par la foule, Belo Ruci observait de loin Rag Bylansi.
-Vous voyez Steiner, je vous avais bien dit que je le retrouverai.
Le revenant, silencieux, dévisageait son ancien coach.
-Allez, Gil, il est temps pour nous de rendre l’antenne et de mettre un terme à cette 3ème journée.