RP d'équipe - Episode III - Plan de carrière au pays de l'oncle Li : quand ça pousse au cul

Par un beau matin, dans la magnifique cité capitale de Pet Gin, berceau de la vénénable civilisation des petits sinois, le gentil petit peuple local vaquait comme tous les jours du calendrier céleste à ses habituelles et industrieuses occupations, sous l’œil naturellement attentif des soldats de la milice des petits frères du peuple.

Dans la moiteur étouffante des ateliers, tous travaillaient d’arrache pied à la construction d’un monde collectif meilleur, à l’exception peut être au passage de quelques pieds-bots, qui tentaient néanmoins d’apporter leur pierre à cette collégiale et dynamique entreprise.

Le Gong marquant l’heure de l’Auguste Coucou Turgescent instauré depuis la dernière révolution n’avait pas encore résonné dans l’atmosphère matinale, qu’un brouhaha envahit peu à peu une des tortueuses ruelles au fur et à mesure de la progression d’un auguste cortège. Tant bien que mal, un palanquin officiel rouge vermillon tentait en effet de se frayer un passage dans la cohue de la plèbe fourmillante.

- Place !! Place !! Place !! Ecartez –vous !! Laissez le passage du nouveau Ier Camarade .. Place !! Faites Place !!

Et des coups de bâton adroitement donnés pour accélérer la motivation des moins doués des règles élémentaire du savoir survivre.

A l’intérieur du palanquin, brinquebalé d’un côté et de l’autre, se tenait allongée la silhouette grassille (ndr : adjectif vernaculaire caractérisant les officiels de l’empire de Sin, que nous pourrions dans nos contrées considérer comme une contraction de gras et fossile à la fois) d’un haut dignitaire perdu dans ses pensées

Malgré l’inconfort chahuté de la situation, faisant d’ailleurs trembloter ses bajoues fripées et son 5e menton, le haut dignitaire en question (d’où le fait d’être perdu dans ses pensées) ne pouvait néanmoins s’empêcher de savourer l’instant vécu.

Il venait officiellement d’être nommé nouveau Ier Camarade, en remplacement immédiat de son précédent prédécesseur qui avait malheureusement échoué à suivre les limpides consignes pourtant éclairées du Grand Timonier Suprême.

L’investiture avait eu lieu en même temps que son exécution publique pour crime de haute trahison, dans le style habituel et policé qui caractérisait traditionnellement ce genre de petit événement festif, le supplice du pal. Le proverbe populaire ne disait-il pas de tuer le coq pour effrayer le singe ??

Notre adipeux protagoniste se disait justement que l’agonie raffinée avait été extrêmement longue, mais tout de même bien moins que son attente à lui de cet instant.

Tout était désormais derrière lui comme d’ailleurs pour son feu infortuné camarade. Trêve d’atermoiement, il était temps désormais de s’atteler à ses nouvelles tâches et reprendre notamment les rênes d’un obscur projet se situant quelque part au loin dans une cité de l’occident décadent. Une sombre histoire de raviolis-nem et de saison de printemps, un méli-mélo de truc qu’il n’avait pas très bien compris, mais il n’était pas inquiet outre mesure. Tout au long de sa consciencieuse progression au service (désintéressé) du peuple, n’avait-il pas versé de façon subtile (ou moins d’ailleurs) des hectolitres d’hémoglobine pour parvenir à ses fins. Ce n’était donc pas une bande de nouilles molles qui allaient lui mettre des baguettes dans la soupe. Encore un petit effort, et il ne restait plus qu’une petite marche vers la consécration tant attendue.

Entre deux cahots, il ne pouvait s’empêcher de se remémorer les paroles du Grand Guide Eclairé sur le dit projet lorsqu’il l’avait reçu un peu plus tôt.

- Mon cher Second Camarade, j’ai le plaisir de te confirmer ton avancement karmique immédiat. Ton prédécesseur ayant lamentablement échoué dans sa mission, et connu les affres de douleurs insupportables au niveau du dispositif intestinal, j’ai pensé à toi pour le remplacer.

- C’est un honneur Ôh Vénérable Puits de Sagesse infinie.

- Il existe en occident barbare une compétition majestueuse dénommée La Ligue du Squig. Malgré plusieurs tentatives appliquées, je n’ai jamais vraiment compris les règles qui l’animent, d’autant que ces dernières changent régulièrement. Nous avons néanmoins introduit une équipe managée par un coach barbare local Celle ci ne fait que se traîner misérablement depuis 2 saisons. Nous n’avons pas investi notre argent pour un si piètre résultat. Les continuelles jérémiades entendues tout au long des deux dernières saisons m’ont fatiguées les oreilles, aussi, j’ose bien espérer que tu seras te montrer plus capable.

- Je tâcherais ai mieux de mes modestes aptitudes Ô Lumineuse Clarté des Astres

- Assez d’ excuses serviles sur la qualité des armures, la différence de niveau, la compréhension des règles de LRB6, les malversations ou je ne sais quoi d’autre. Si je voulais qu’on soit dans le ventre mou, j’aurais envoyé une équipe d’ halfelings. Vous serez donc détaché comme ambassadeur plénipotentiaire dans cette cité de Marienbourg pour voir exactement de quoi il en retourne. Vous me tiendrez à l’œil ce coach barbare, ce .. Jepeboy de je ne sais quoi pour me le remettre dans le droit chemin et botter le cul aeux espèces de singes qui lui tiennent lieu de joueurs. J’aurais bien délégué quelques soldats de notre glorieuse armée populaire pour faire le job, mais je ne peux quand même pas m’abaisser à une tâche aussi indigne de leur rang. Aussi, débrouillez vous sur place comme vous voulez, , mais je veux du résultat maintenant.

- Ôh Grand Esturgeon de Félicité Ultime, votre verbe est sagesse, votre verve est largesse, votre verg.. heu … vous êtes la nageoire dorsale qui nous guide dans le tumultueux courant de la rivière des perles enfilées (ndr : les petits sinois aiment bien enfiler des perles ce qui leur fait un point commun avec un certain ST). Ne vous inquiétez pas, je ferai avec ce qui me sera donné. Le proverbe populaire ne dit-il pas « a cheval donné, on ne regarde pas les dents, on peut toujours en faire du steak »

Sur cette entremise prometteuse pour son futur plan de carrière, le voilà désormais qui était en train de descendre en palanquin vers le port pour prendre une jonque diplomatique.

Tout d’un coup, le cortège s’arrêta. La première et bien naturelle pensée de notre Ier Camarade fut bien entendu de vouloir immédiatement punir l’outrecuidante conduite de ses porteurs à coups de fouets, mais il se rappela aussitôt que ceux ci ne faisaient qu’obéir à ses instructions.

- (voix respectueuse derrière le rideau) Nous sommes arrivés Ôh Suprême Ier Camarade.

Ce dernier, de son petit ongle effilé écarta doucement le pan du rideau pour observer. Non loin de là, sur une estrade surélevée en bois, se tenait la silhouette grimaçante et entortillée de son prédécesseur, hommage à la toute puissance de la Loi de la Grande Harmonie, sur la place des 1000 supplices fleuris.

- Ah mon cher camarade !! Comme tu me vois chagriné par le sort qui a été le tien. Saches pour le repos de ton âme, combien il fut difficile pour moi de participer à ce simulacre de justice, d’être amené bien malgré moi à voter (à l’unanimité) avec mes pairs pour ton exécution publique. Tu sais bien comment cela se passe sinon .. Ah .. pourras tu un jour trouvé le repos et me pardonner ??

Puis après s’être s’abandonné dans un court et méditatif recueillement ..

- Mais j’ai toujours trouvé que tu avais un je ne sais quoi de coincé du cul.

Eclatant d’un rire sardonique, il ordonna de rependre le chemin du port.