Jeffrey Dahmer mena ses troupes sans état d’âme. Les Cannibals avaient la particularité de jouer sans pression, sans stress.
Gagner, perdre. Perdre, gagner, ces considérations n’étaient pas pour lui, et leur coach le leur avait confirmé. Alors, l’équipe s’avança au-devant des Sparks, et les incita à marquer vite, très vite.
En cela, Azazel, le minotaure des Cannibals les motiva en éventrant le premier elfe qu’il croisa.
Les elfes défendirent autant que possible après cela, réussissant l’exploit d’anéantir les espoirs des Cannibals d’égaliser en 1ère mi-temps. Le sorcier évita le pire, et ils reprirent patiemment leur marche en avant.
Les chiens de Dahmer se concentrèrent sur leurs adversaires directs, et se laissèrent aller à leurs pulsions. Dahmer aimait cela bien plus que tâter du cuir. La peau fendue, les os brisés, oui, ces trophées étaient son graal à lui, et il laissait aux gors le soin de faire mumuse avec le ballon.
Le guerrier renifla, tandis que sa phalange s’enfonçait toujours plus profondément dans la défense des Sparks. Les elfes virevoltaient, tournaient autour du porteur comme des moustiques.
Les Cannibals prirent le temps de les écraser un à un, méthodiquement.
Jeffrey Dahmer n’avait cure du spectacle, il voulait juste en finir et rejoindre ses quartiers. La foule, les cris, ces couleurs et ce soleil irritaient la noirceur de son âme damnée. Il aurait aimé fourbir ses armes, mais seuls ses poings étaient autorisés sur le terrain. Puissent les Dieux de la déchéance lui accorder les griffes qui l’aideraient à déchirer ses adversaires plus profondément encore.
Là, ce serait distrayant.
Encore un elfe au sol, crachant sang et tripes. La blessure est profonde, fatale. Dahmer contemple son poing ensanglanté et désigne les derniers elfes faisant barrage au porteur de balle. Son seul regard suffit à inciter les Cannibals à se replacer, et à ne pas commettre d’erreurs. Le dernier rempart est rompu, la balle transmise, et l’égalisation acquise.
Jeffrey Dahmer contempla le terrain, tandis qu’un public éberlué, silencieux, quittait le stade. Le spectacle avait été une boucherie inattendue et le champion du chaos leva haut son poing rougi.
-Cannibals, Eat them all, éructa t’il. Les fans reprirent en chœur ses paroles, et Jeffrey Dahmer sut qu’il tenait là l’hymne qui accompagnerait l’équipe désormais.
-Eat them all, murmura t’il, eat them all. Son rictus se fit plus mauvais encore, tandis que les fans scandaient fiévreusement ses paroles. Sa langue humecta ses lèvres crevassées, et le guerrier se décida à rejoindre le vestiaire, indifférent aux acclamations des supporters.